La Buka, un métier ancestral au Japon

Au Japon, il existe un métier ancestral qui consiste à transporter des colis sur le dos pour les acheminer vers des lieux difficiles d’accès. Ce métier, appelé « Buka », est pratiqué depuis des siècles et est encore très présent dans certaines régions du pays. Les buka sont des professionnels qui ont développé des techniques et des outils spécifiques pour transporter des charges lourdes sur de longues distances, souvent dans des conditions difficiles.

Origine et évolution

L’origine de la Buka remonte à l’époque féodale, où les porteurs de colis étaient chargés de transporter des marchandises entre les villages et les villes. Les buka étaient souvent des paysans ou des artisans qui transportaient des produits locaux, tels que des légumes, des fruits et des textiles, vers les marchés urbains.

Au fil des siècles, la Buka s’est développée en un métier à part entière, avec des techniques et des outils spécifiques. Les buka ont développé des méthodes pour transporter des charges lourdes sur de longues distances, en utilisant des bâtons, des cordes et des sacs. Ils ont également développé des techniques pour naviguer dans les terrains difficiles, tels que les montagnes et les forêts.

La pratique de nos jours

Aujourd’hui, la Buka est encore pratiquée dans certaines régions du Japon, notamment dans les montagnes et les îles. Les buka modernes utilisent souvent des équipements plus légers et plus confortables, mais les techniques traditionnelles sont toujours utilisées.

Les principales villes où la Buka est encore pratiquée sont :

– Nikko, dans la préfecture de Tochigi, où les buka transportent des marchandises vers les temples et les sanctuaires de la région.

– Karuizawa, dans la préfecture de Nagano, où les buka transportent des marchandises vers les stations de ski et les hôtels de la région.

– Takayama, dans la préfecture de Gifu, où les buka transportent des marchandises vers les marchés et les boutiques de la région

Les défis de la Buka

La Buka est un métier exigeant qui nécessite une grande force physique, une endurance, de la dextérité et une connaissance approfondie des terrains et des conditions météorologiques. Les buka doivent souvent transporter des charges lourdes sur de longues distances, souvent dans des conditions difficiles, telles que la pluie, la neige et la chaleur.

En outre, la Buka est un métier qui est menacé par la modernisation et la mécanisation. Les routes et les véhicules à moteur ont rendu la Buka moins nécessaire, et de nombreux jeunes Japonais préfèrent des métiers plus modernes et plus confortables.

Un parallèle avec les métiers similaires en Afrique

La Buka n’est pas unique au Japon. Dans de nombreux pays africains, il existe des métiers similaires qui consistent à transporter des charges lourdes sur de longues distances.

Au Cameroun, dans les années 50-60-70, des colporteurs se chargeaient de distribuer les produits manufacturés dans les villages les plus enclavés. Les enfants attendaient avec impatience le retour du colporteur, pour espérer se régaler d’une boîte de sardine ou de biscuits secs.

On attendait « Akoum lōt », c’est-à-dire la richesse qui passe, comme on attend quelqu’un qui viendra bouleverser une existence monotone. C’est encore le colporteur qui donnait des nouvelles de la capitale et des différents villages qu’il avait traversés, il présentait aux coquettes les dernières tendances de la mode, il vantait les mérites d’une gélule miraculeuse, racontait comment il avait semé des maquisards féroces. Les colporteurs s’en allaient par les chemins, à pied ou à vélo. L’étincelle qui brillait dans leurs yeux quand ils racontaient les péripéties de leurs voyages, pouvait faire penser qu’ils prenaient plus de plaisir à voyager qu’à commercer. Longtemps, ils ont été pour beaucoup de villageois, le seul lien avec la modernité,  qui gagnait déjà du terrain par la dissémination de la pacotille, objets et informations compris.
Les colporteurs ont disparu.

Dans les rues de Yaoundé, on peut encore rencontrer des portefaix, qui portent de lourds fardeaux pour des sommes dérisoires. On fait appel à eux quand on n’a pas envie de se ruiner en louant un véhicule utilitaire par exemple. Ce sont les « pousseurs ».
Les pousseurs sont des individus qui portent toutes sortes de charges à l’aide d’un pousse-pousse, un engin rudimentaire, constitué de deux roues  d’une plate-forme, et d’un manche qui sert à le manier. Les pousseurs exercent un travail extrêmement pénible, qui nécessite une force des bras et une endurance hors-normes. On en voit encore dans les rues, portant des salons entiers, poussant péniblement un équipage à l’allure instable. Ils doivent encore affronter les bosses et les trous d’une chaussée et des trottoirs dégradés. L’extension de la ville leur impose des distances très longues pour aller du centre-ville aux quartiers périphériques. Le métier est considéré comme un pis-aller, il nourrit à peine son homme tout en lui imposant une énorme contrainte physique.

Ils sont plus nombreux, des porteurs de colis modernes,    qu’on peut joindre au téléphone,  qui disposent de commodités susceptibles d’alléger la contrainte physique,  ce sont les « porteurs de charge » qui transportent des marchandises entre les villages et les villes. Ces porteurs utilisent souvent des techniques similaires à celles des buka japonais, en usant des bâtons et des cordes pour transporter des charges lourdes, le tricycle est leur engin de prédilection.

Dans d’autres pays africains, tels que le Ghana et le Sénégal, il existe également des métiers similaires qui consistent à transporter des charges lourdes sur de longues distances. Ces métiers sont souvent pratiqués par des hommes et des femmes qui vivent dans les zones rurales et qui ont besoin de transporter des marchandises pour survivre. Il n’est pas rare que la traction animale soit utilisée pour la circonstance, avec des bœufs/vaches ou des chevaux de trait.

Conclusion

Partout dans le monde, la mécanisation a révolutionné le portage. De même que les objets à  porter sont un peu plus complexes, produits chimiques, artefacts fragiles, colis extrêmement lourds, etc… De nombreuses expertises se sont développées, un savoir-faire logistique a été mis en place, le tout pour assurer un transport rapide et efficace des marchandises et assimilés. Toute ces avancées suggèrent une conclusion, il y aura toujours quelque chose à porter quelque part, vite et bien.

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