Jeudi 14 novembre à Yaoundé, Béatrice MENDO a présenté ses recueils de haïkus intitulés « Paradis désert » et « Yaoundé se couvre de haïkus ».
Un trait d’union entre le Cameroun et le Japon jeudi dernier à la salle des cérémonies du conseil régional du Centre. Un pont culturel entre les deux pays, matérialisé par la présentation et la dédicace des recueils de haïkus de Béatrice MENDO. Il s’agit des ouvrages « Paradis désert » et « Yaoundé se couvre de haïkus » parus aux Editions AMMERA. « J’aime la métrique du haïku », clame fièrement l’auteur au cours de l’échange avec le public. Une structuration en un verset de 17 syllabes de trois vers (composés respectivement de cinq, sept et cinq syllabes) à travers laquelle la poétesse compile dans « Paradis désert », les réalités qu’une femme vit à travers son corps.
« Yaoundé s’ennuie. Ses bars ne l’amusent plus. Elle se tourne vers l’art », peut-on lire dans le recueil de poèmes de « Yaoundé se couvre de haïkus ». Un document à l’intérieur duquel, Béatrice MENDO ramasse en latitude et en longitude les traits distinctifs de la capitale camerounaise. « Gavé de poussière. On lui souhaite la pluie. Yaoundé éternue. », pour évoquer la poussière de certains quartiers de la ville. Les nids-de-poule, « Yaoundé by night », les fainéants du désordre urbain, les bars, les chapelles, les emballeurs durant les cérémonies, font l’objet de proses. « Je parle des ors et des misères de la ville de Yaoundé. De sa grandeur, de ses fleurs, de ses trous sur la chaussée, de ce qui nous fait plaisir et de ce qui nous fait mal au cœur. Tous les habitants de Yaoundé vont retrouver leur ville à travers ces haikus. Les espoirs que je fonde en Yaoundé mais aussi le désespoir que cette ville me pose », précise l’auteure lauréate en 2015 du concours international de haïku organisé par l’ambassade du Japon au Sénégal.
La cérémonie a donné l’occasion à Béatrice MENDO d’indiquer son intention d’ouvrir un atelier d’initiation au haïku ou encore d’instaurer une semaine du haïku. « La spiritualité que porte le haïku sied à tout auteur qui veut apporter une certaine épaisseur à ses écrits », justifie-t-elle. La cérémonie de dédicace a également été marquée par des moments de cosplay (mannequin arborant costumes et accessoires de mode d’un personnage spécifique de manga japonais), des dégustations de sushis et de l’okonomiyaki, des prestations artistiques et des réalisations de calligraphie.
Yannick ZANGA
Cameroon Tribune